Balade pédestre dans le massif de l'Assekrem
-3- Assekrem
 
Le rythme , au départ, est assez soutenu. Les paysages sont semblables aux jours précédents. Soudain Anissa s'effondre brutalement pliée en deux par de violentes douleurs. Comme tout le monde est en forme personne n'a songé à prendre des médocs, tous sont restés au campement! Nous sommes au fond d'une cuvette, il nous faut monter le plus haut possible pour tenter de capter le réseau de TAM. On laisse Anissa et son mari sur place.  On grimpe 4 à 4 jusqu'au col.Ouf on a le réseau, hélas pas le 4x4: ces couillons ont coupés leurs portables! Mohamed est inquiet et en colère.

"Daniel tu vas conduire le groupe jusqu'au bivouac, je pars devant" Quelques explications confuses, sommaires, embrouillées et le voilà parti courant dans la caillasse avec ses sandales en plastique!
Au moment où j'écris je regarde l'ermitage là-haut sur la crête, il est une heure. Sans nouvelle, on attend. 14h! ils sont revenus après avoir attendu trois heures en plein désert. Les guides ont préparé un lit de camp à l'écart pour qu'Anissa puisse se reposer. On mange avec un appétit d'ogre, le repas se termine par les 3 thés: la mort, la vie, l'amour...C'est la sieste, le silence est si impressionnant qu'on s'aperçoit qu'on murmure! gros éclats de rires! 
 
 Puis c'est le départ vers l'ermitage la première partie jusqu'à 2700 est sans problème, les derniers 100m de dénivelé sont extrêmement pentus. Après les 20km de ce matin chaque marche gravie est en soi une victoire.Je me demande ce que je me suis fait pour m'imposer des épreuves pareilles. Parti à 15h45 du bivouac à 2400 j'arrive à 17h30 à 2800 sur cet étroit plateau de 500m de large sur 2km de long.  
  En fait Foucault n'a réellement occupé les lieux que 6 mois tant le plateau est battu par les vents. Les frères nous accueillent avec beaucoup de gentillesse, de calme, de détachement, de quiétude. Ca ça m'impressionne. Nous restons pour voir le soleil disparaitre derrière les montagnes.Il fait un froid de gueux. La descente est rapide car même avec les frontales c'est limite. Au bivouac tout est prêt, la soupe est vraiment la meilleure que j'ai mangé de toute ma vie.


 

A coté de nous le bivouac de deux guides de haute montagne de Chamonix qui refont les ascensions initiées içi par Frison-Roche. La journée a été rude et je regagne mon couchage, m'habille pour la nuit à l'image de bibendum et me glisse dans le sarcophage. Les yeux dans les étoiles, je reste éveillé à  écouter les Touaregs de nos voisins faire un concert exceptionnel. J'espère, tout en regardant les étoiles filantes, qu'ils ne s'arrèteront pas.  Soirée magique, j'ai les larmes aux yeux. Les chants s'éteignent et je m'endors.



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